ORIGINE, DÉFINITION, COMMENT L'ÉVEILLER, COMPARAISONS SYMBOLIQUES :
La Kundalini est un concept central des traditions spirituelles de l’Inde, en particulier du yoga, du tantrisme et de certaines formes d’ésotérisme occidental. Elle est considérée comme une énergie spirituelle primordiale, latente en chaque être humain.
Origine
Les premières références à la Kundalini se trouvent dans les Upanishads (textes philosophiques védiques), puis plus en détail dans les textes tantriques et yogiques.
La Kundalini est :
Une énergie vitale cosmique logée en l’homme.
Le potentiel spirituel endormi qui, une fois éveillé, remonte la colonne vertébrale en traversant les sept chakras principaux, jusqu’au chakra coronal (Sahasrāra), pour produire un état d’éveil spirituel total, d’illumination ou de réalisation du Soi.
Elle symbolise l’union du masculin et du féminin, du corps et de l’esprit, de la matière et de la lumière.
Représentation symbolique
Serpent : pouvoir instinctif, transformation, régénération.
Spirale ascendante : montée de conscience.
Feu sacré : purification intérieure.
Comment l’éveiller ? (avec prudence)
L’éveil de la Kundalini est un processus puissant. Il peut être spontané, mais est généralement recherché par des pratiques spirituelles disciplinées. Il faut être prêt énergétiquement et psychologiquement, car une montée prématurée ou mal canalisée peut créer des déséquilibres.
Pratiques traditionnelles :
1. Kundalini Yoga
Postures (āsanas), respirations (prāṇāyāma), mudrās, bandhas et mantras pour activer l’énergie.
2. Méditation
Focalisée sur les chakras, la lumière intérieure ou la montée de l’énergie.
3. Chants sacrés / Mantras
Par exemple : le mantra "Sat Nam" ou "Om Namah Shivaya".
4. Ascèse / purification
Par le jeûne, la prière, les rituels, le travail sur l’égo.
5. Transmission par un maître (Shaktipat)
Signes d’un éveil de la Kundalini
Les manifestations varient selon les individus, mais on note :
Sensations de chaleur, de vibration ou de courant électrique le long de la colonne.
Expansion de conscience, visions, accès à des états mystiques.
Périodes d’euphorie ou de purification (crises émotionnelles, fatigue, visions, etc.).
Déblocage de mémoires, d’émotions ou de karmas anciens.
Précautions
L’éveil de la Kundalini ne doit pas être précipité. Mal préparé, cela peut entraîner :
Déséquilibres psychiques (angoisses, dépression, psychose).
Troubles corporels (spasmes, insomnies, douleurs).
Perte de repères ou confusion spirituelle.
-> Accompagnement recommandé par un pratiquant expérimenté ou un enseignant spirituel.
But spirituel de la Kundalini
L’ascension de la Kundalini mène à :
La transcendance de l’ego.
L’union avec la conscience cosmique (samādhi).
Une vie vécue avec alignement, intégrité et vérité spirituelle.
Dans l’alchimie, la Kundalini peut être vue comme le feu secret des alchimistes, ce principe igné caché dans la matière, qui permet la transmutation du plomb en or – autrement dit, de l’humain ordinaire vers l’Homme réalisé. Elle est aussi proche du Mercure, fluide et insaisissable, et du Soufre, force ignée de transformation. L’éveil de la Kundalini correspond à l’activation de ce feu intérieur, catalyseur de purification et d’élévation.
Dans le taoïsme, la Kundalini est comparable à la montée du Qi (ou Chi) le long des canaux énergétiques, notamment le vaisseau gouverneur (Du Mai). Cette ascension vise à unifier les énergies Yin et Yang dans le champ de cinabre (Dantian supérieur), menant à l’immortalité spirituelle ou à la fusion avec le Tao.
Dans le christianisme mystique, elle évoque le feu du Saint-Esprit, cette flamme divine qui descend sur les apôtres lors de la Pentecôte. Ce feu sacré purifie, éclaire, et rend capable de transmettre la Parole divine. Chez certains mystiques, cette énergie est ressentie comme une chaleur qui consume l’ego et ouvre à l’amour inconditionnel.
Dans la Kabbale, la montée de la Kundalini peut être mise en parallèle avec l’ascension de la Shekinah, l’énergie féminine de la Présence divine. En s’élevant à travers les sefirot de l’Arbre de Vie, la Shekinah rejoint le Saint-Béni-Soit-Il, recréant l’unité du masculin et du féminin divins, dans une alchimie céleste.